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art ancien


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l'icône le tableau de dévotion le grand genre religieux

L'icône : peinture de vénération

Pour celui qui vénère l'icône, celle-ci n'est pas qu'un simple objet, ni un portrait. Elle est la présence même de ce dont elle est l'image. Le saint est présent dans le panneau. Ce qui définit l'icône, ce n'est pas simplement sa forme (panneau de bois, généralement recouvert d'un fond d'or, où sont peintes des images de saints ou du Christ), mais sa fonction, la façon dont on l'utilise. L'icône est vénérée comme si elle était la personne même. Elle est comme l'archétype de ce qu'elle figure. Elle est à l'image du saint de la même façon que, suivant la genèse, l'homme est à l'image et à la ressemblance de Dieu.

Le christianisme populaire des premiers temps, mêlé de paganisme, donne volontiers aux images un pouvoir magique - si le peintre était un saint homme, si l'icône est faite en présence du modèle (on a longtemps attribué les icônes de la Vierge à la main de saint Luc, ou à une intervention divine), l'icône sera d'autant plus efficace et accordera plus de miracles.

De l'aveu même d'un écrivain du XIe siècle, Michel Psellos, l'icône est reçue comme une « peinture vivante », comme un dialogue entre les personnages et le spectateur. On parle de la « passibilité » des visages, qui, sans être indifférents, n'expriment aucune émotion particulière, et semblent au contraire « comprendre » et établir une relation avec l'homme priant. « Ce qui a de l'âme parle à l'âme », écrit Psellos, l'image n'est pas une fin en soi, elle n'est que le support qui met l'homme en présence de Dieu ou de ses saints.

 

Deux icônes de tradition byzantine

Vierge de Vladimir, XIIe siècle, Russie
Vierge à l'enfant, XIIIe siècle, Pise

 

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