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« sentiments » religieux


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le religieux et le spirituel le sacré Dieu

Points de vue

 

Hegel : art et sacré
Extraits de la Philosophie de l'histoire(1)

« Le phénomène est radicalement différent selon que l'esprit a devant lui une simple chose, comme l'hostie ou une pierre quelconque ou encore du bois, ou une peinture habitée par l'esprit, une belle œuvre sculpturale, avec laquelle l'âme commerce avec l'âme et l'esprit avec l'esprit ».
La chose sacrée n'est pas une œuvre d'art, la religion se contentant souvent de représentations « très mauvaises, laides et plates ».
Une peinture de dévotion est-elle, suivant cette idée, toujours une œuvre d'art ? Que dire d'un reliquaire, objet d'art vénéré pour autre chose que ses qualités artistiques ?

(1) Philosophie de l'histoire, « Les arts et les sciences comme facteurs de la décomposition du Moyen Âge », p. 313, Vrin

 

Pour René Girard...

Le sacré, pendant de la violence, est au fondement de toute société. Girard part des rapports interindividuels, faits de désir et de violence exclusivement. L'issue de ce conflit est l'apparition du sacré : le groupe se constitue autour du phénomène de fabrication des victimes, par la ritualisation (la sacralisation) de la violence. Autrement dit, plutôt que de laisser la violence et la jalousie se développer toutes seules, et ravager la société, tous les comportements violents vont se ritualiser, devenir des cérémonies ou des fêtes, dans lesquelles, canalisée, la violence de la société va pouvoir s'exprimer en un assouvissement salvateur. La violence et la rivalités cachées dans le groupe prennent le masque du sacré, leur extériorisation incontrôlée celui du péché, leur ritualisation celui du rachat collectif.

 

André Gence, prêtre et peintre

« Ainsi Dieu n'est ni sacré ni profane. ...Dans le christianisme, il n'y a pas d'opposition entre le sacré et le profane, entre l'Histoire et le temps du Salut. En Jésus Christ, nous franchissons une nouvelle frontière parce que Jésus nous donne cette possibilité de transformer le monde, et de réaliser dans ce monde la création et l'œuvre de l'Esprit. La tâche de l'Eglise est de révéler, de purifier, de renouveler le sacré à sa source qui est Jésus Christ. ...Dans le christianisme, le sacré n'est pas une puissance qui détruit l'homme, et devant laquelle l'homme ne peut approcher qu'avec crainte et tremblement. Le sacré se situe entre Dieu qui fait vivre et l'homme qui répond à cet amour de Dieu pour lui. » (Sur la terre comme au ciel)

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